Tokyo Fashion Week 2021 : Que retenir de cette édition semi-virtuelle ?
La semaine de la mode de Tokyo a eu lieu il y a quelques semaines, mettant de côté la pandémie de Covid-19 pour présenter les collections d'automne et d'hiver 2021-2022 de quelque 50 marques. Mais dans ce contexte, il a bien fallu s’adapter, et l’amour du Japon pour la technologie a alors été bien utile. C’est effectivement une fashion week semi-virtuelle qui a été organisée, alors, que doit-on retenir de cette édition si particulière ?
Fashion week virtuelle, comment ça se passe ?
De nombreux grands défilés de mode internationaux dans le monde sont passés à un format entièrement virtuel dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus, mais la Rakuten Fashion Week Tokyo a vu environ 20 marques organiser des défilés avec des spectateurs le long des podiums jusqu'au 20 mars 2021. Mais "tac:tac", une marque de vêtements décontractés créée en 2013 par le designer japonais Takaaki Shimase, a lancé cette semaine consacrée à la mode avec un défilé en ligne.
Hidenori Kumakiri, célèbre pour son travail dans le cadre de l'événement Paris Collection organisé dans la capitale française, a présenté ses créations pour la marque "beautiful people" lors d'un défilé organisé le lundi soir, tandis que Jun Takahashi a montré ses créations sur le label "Undercover" le vendredi. "Faire sourire le public et le personnel est ce qui fait la valeur des défilés", a déclaré Kumakiri à ce sujet. "Vous pouvez faire l'expérience de ce qui ne peut pas être transmis numériquement".
Des journalistes de mode et d'autres intervenants ont tenu des discussions sur la chaîne YouTube officielle de l'événement, afin d’animer les défilés virtuels. Cet événement de la mode à Tokyo se classe aux côtés des semaines de la mode de Paris, Milan, Londres et New York pour son influence dans le monde de la mode. L'organisateur, la Japan Fashion Week Organization, a déclaré qu'il espérait rehausser le statut du festival de Tokyo en organisant des événements physiques même pendant la pandémie.
Au-delà du format, de nouvelles tendances de mode
Si la Tokyo Fashion Week présentant les collections automne/hiver 2021/2022 a fait un bond en avant grâce à son format numérique, elle a fait de même avec les styles présentés pour les saisons futures. En effet, même si la mode streetwear japonaise se faisait une place sur la scène mondiale de la mode depuis plusieurs années, elle a cette fois-ci véritablement explosée.
Nous avons notamment parlé du label "Undercover" très connu dans le milieu, mais il ne fut pas le seul à être représenté. Même les plus grandes maisons se sont d’ailleurs laissé inspirer par l’univers des vêtements streetwear, donnant à leurs collections une touche décontractée et confortable. Mais, à quoi reconnaît-on le style streetwear, et plus précisément le streetwear japonais ? Assez simplement, ce mouvement repose sur des coupes larges et des vêtements décontractés.
Issue de différents mouvements sociaux de jeunes japonais se rebellant contre les codes vestimentaires stricts de leur pays, la mode streetwear nippone s’inspire de l’Occident, et principalement des États-Unis. Ainsi, cette mode produit des articles comme des tee-shirts japonais décontractés oversize inspirés des tenues de skate américaines, ou encore des sneakers confortables, à porter en toutes situations. Si cette semaine de la mode japonaise nous a montré quelque chose, c’est que ce style parvient bel et bien à se démarquer, même dans le monde pourtant assez guindé de la haute couture.
La tendance actuelle est à la décontraction, que ce soit dans la sphère privée, mais aussi dans le monde du travail. Le télétravail de masse engendré par la crise sanitaire de la Covid-19 va aussi dans ce sens, en permettant aux travailleurs d’être plus libres de leurs tenues. La Tokyo Fashion Week a compris tout cela, en présentant la mode du futur comme décontractée et ce, dans un univers virtuel désormais familier de tous.